Psicoanálisis y Estado

Lettre aux ministères
À propos d’un statut des psychothérapeutes

« Des rencontres et discussions avec les membres de l’A.P.F., du IVe Groupe et de plusieurs groupes lacaniens ou néo-lacaniens n’ont pas abouti à l’envoi au Ministère d’une déclaration commune. Toutefois, on a proposé un envoi en salve, de déclaration, somme toute, voisines mais non cosignées.

On trouvera ci-dessous la lettre adressée aux Ministères au nom de la Société Psychanalytique de Paris »

Paris, le 15 mai 2001

À

Madame Elisabeth Guigou
Ministre de l’Emploi et de la Solidarité

Monsieur Bernard Kouchner
Ministre Délégué à la Santé

Copies à

Monsieur Obrecht
Conseiller Technique

Madame Cuvillier
Chef du Bureau de la Santé Mentale

Madame le Ministre de l’Emploi et de la Solidarité,

Monsieur le Ministre Délégué à la Santé,

Dans les débats actuels concernant une éventuelle réglementation de l’exercice de ce que l’on appelle couramment « psychothérapie(s) », et après entretien avec le Docteur Obrecht, Conseiller du Ministère, je tiens par la présente lettre à préciser les trois points suivants. Je le fais au nom de la Société Psychanalytique de Paris et après concertation avec des représentants de sociétés de psychanalystes adoptant des positions similaires.

  1. Sous l’appellation « psychothérapie(s) » s’effectuent des exercices dont les références idéologiques et les modalités pratiques sont trop diverses pour qu’on puisse valablement et honnêtement les réunir sous un même vocable, et à fortiori, sous un même titre. À vouloir les regrouper – et ainsi les cautionner – les Pouvoirs Publics s’engageraient dans une libéralité dangereuse qui ne fournirait au public aucune des garanties éthiques et techniques qu’il est en droit d’exiger.

  2. Par ailleurs, certains de ces exercices récupèrent abusivement les appellations « psychanalyse » et « psychanalyste » alors que les dits « psychothérapeutes » n’ont ni le bagage théorique, ni la formation personnelle, ni l’entraînement à la pratique psychanalytique.

  3. En effet :
    1. La psychanalyse est une investigation de processus psychiques inaccessibles autrement et une méthode thérapeutique qui se fondent sur la découverte freudienne et sur l’enrichissement et l’approfondissement de ses applications cliniques.

    2. La référence à l’inconscient et au transfert lui est indispensable. Qui n’en a pas fait l’expérience personnelle sur le divan ne peut prétendre à une formation de psychanalyste.

    3. La psychanalyse inclut la pratique de variantes de la cure adaptées à l’organisation psychique de certains patients. La psychanalyse se démarque de toutes les autres méthodes psychologiques et psychothérapiques car en privilégiant l’interprétation du transfert, au lieu d’utiliser celui-ci, elle cherche – sans aucune visée d’adaptation à quelque modèle préétabli que ce soit – à éliminer autant que faire se peut toute suggestion.

    4. L’ensemble de ces principes exige un cadre de la cure en relation avec l’ethique psychanalytique. Celle-ci requiert du praticien neutralité et confidentialité inséparables de la technique même de la psychanalyse.

C’est en s’étayant sur cette déclaration de principe que je me permets, au nom de la Société Psychanalytique de Paris, d’une part de lancer aux Pouvoirs Publics cet avis de prudence et d’autres part d’insister sur la spécificité de la psychanalyse qui maintient celle-ci en principe hors des débats concernant les « psychothérapie(s) ».

Je vous prie, Madame le Ministre, Monsieur le Ministre Délégué, de croire en ma haute considération.

Jean Cournut

Mai 2001

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